La varicocèle chez l’adolescent : comprendre, prévenir et traiter
La varicocèle est une affection fréquente chez l’adolescent de sexe masculin. Elle se caractérise par une dilatation anormale des veines du cordon spermatique, situées au niveau du scrotum, qui rappelle l’aspect de varices. Bien que souvent bénigne, cette pathologie peut avoir des répercussions sur le confort quotidien, l’image corporelle et, à long terme, la fertilité.
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1. Qu’est-ce que la varicocèle ?
La varicocèle correspond à une dilatation des veines du plexus pampiniforme, situées autour du testicule. Ces veines, normalement chargées d’assurer le retour sanguin, deviennent tortueuses et dilatées, un peu comme les varices observées au niveau des jambes.
Cette anomalie touche principalement le testicule gauche en raison de particularités anatomiques du système veineux. Dans environ 80 à 90 % des cas, la varicocèle est unilatérale, mais elle peut parfois affecter les deux côtés.
Chez l’adolescent, sa fréquence est estimée entre 10 et 20 %.
2. Les causes de la varicocèle chez l’adolescent
La survenue d’une varicocèle est liée à plusieurs mécanismes :
- Facteurs anatomiques :
- Le retour veineux du testicule gauche se fait dans la veine rénale gauche sous un angle droit, ce qui rend la circulation plus difficile et favorise la dilatation.
- Une compression de la veine rénale par d’autres structures abdominales peut accentuer le phénomène (syndrome du casse-noisette).
- Défaillance valvulaire veineuse :
Les veines du cordon spermatique possèdent des valvules censées empêcher le reflux sanguin. Si ces valvules sont absentes ou inefficaces, le sang stagne et dilate les veines. - Facteurs hormonaux et puberté :
Durant l’adolescence, l’augmentation de la croissance testiculaire et de la circulation sanguine accentue les pressions sur les veines scrotales, ce qui peut révéler une varicocèle préexistante.
3. Symptômes et signes cliniques
La varicocèle de l’adolescent peut être :
- Asymptomatique : elle est souvent découverte lors d’un examen médical de routine, notamment à l’école ou chez le médecin traitant.
- Symptomatique : certains adolescents ressentent une gêne ou une lourdeur scrotale, surtout après une activité physique intense ou en position debout prolongée.
Signes les plus fréquents :
- Sensation de chaleur, lourdeur ou tiraillement dans le scrotum.
- Présence d’un aspect « en sac de vers » palpable au-dessus du testicule.
- Asymétrie testiculaire : le testicule atteint peut paraître plus petit.
- Douleurs sourdes ou intermittentes, accentuées en fin de journée.
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4. Diagnostic de la varicocèle chez l’adolescent
Le diagnostic repose essentiellement sur l’examen clinique.
Étapes de l’examen :
- Inspection et palpation : en position debout, le médecin palpe le scrotum pour détecter des veines dilatées.
- Manœuvre de Valsalva : l’adolescent est invité à tousser ou à pousser, ce qui accentue la dilatation veineuse et facilite le diagnostic.
- Échographie Doppler scrotale : permet de confirmer la varicocèle, de mesurer la dilatation veineuse et d’évaluer l’impact sur le flux sanguin.
L’échographie est particulièrement utile pour détecter des varicocèles subcliniques, invisibles à l’examen.
5. Les conséquences possibles de la varicocèle
Bien que bénigne, la varicocèle peut avoir des conséquences importantes si elle n’est pas prise en charge correctement.
- Atrophie testiculaire : le testicule du côté atteint peut avoir un volume réduit.
- Douleurs chroniques : la gêne persistante peut affecter la qualité de vie.
- Altération de la spermatogenèse : la varicocèle perturbe la thermorégulation testiculaire (augmentation de la température locale), ce qui peut affecter la production et la qualité des spermatozoïdes.
- Risque d’infertilité : chez certains adolescents, une varicocèle non traitée peut entraîner des problèmes de fertilité à l’âge adulte.
6. Quand consulter ?
Un adolescent présentant une gêne testiculaire, une asymétrie visible des testicules ou des douleurs persistantes doit consulter un médecin. Un suivi précoce permet d’éviter les complications et de préserver la fertilité future.
7. Les options de traitement
Le traitement de la varicocèle chez l’adolescent dépend de plusieurs facteurs : intensité des symptômes, taille des testicules, retentissement sur la qualité de vie et risque de complications.
7.1. Surveillance simple
Dans de nombreux cas, notamment si la varicocèle est légère et asymptomatique, une simple surveillance clinique et échographique annuelle suffit.
7.2. Traitement chirurgical
Lorsque la varicocèle est symptomatique, importante ou associée à une atrophie testiculaire, une intervention peut être envisagée.
Les techniques les plus courantes :
- Ligature chirurgicale (varicocélectomie) : section et ligature des veines dilatées, généralement par voie inguinale ou laparoscopique.
- Embolisation : technique radiologique consistant à obstruer les veines anormales par un produit sclérosant ou des coils, réalisée sous anesthésie locale.
7.3. Résultats et pronostic
Les interventions donnent de bons résultats, avec une amélioration des symptômes et une stabilisation du développement testiculaire. Dans la majorité des cas, la fertilité future est préservée.
8. Prévention et hygiène de vie
Même si l’on ne peut pas toujours prévenir la varicocèle, certaines mesures permettent de réduire les inconforts et d’optimiser la santé reproductive :
- Porter des sous-vêtements de soutien adaptés lors du sport.
- Éviter les efforts physiques excessifs qui accentuent la pression intra-abdominale.
- Maintenir une bonne hygiène de vie (activité physique modérée, alimentation équilibrée).
- Consulter rapidement en cas de douleur ou de changement de volume testiculaire.
9. Impact psychologique chez l’adolescent
Au-delà de l’aspect médical, la varicocèle peut avoir un impact psychologique important :
- L’asymétrie du scrotum peut être source de gêne et affecter l’estime de soi.
- Les douleurs ou les inquiétudes concernant la fertilité future génèrent parfois de l’anxiété.
Un accompagnement psychologique et une information claire sont donc essentiels pour rassurer l’adolescent et sa famille.
Conclusion: La varicocèle chez l’adolescent
La varicocèle chez l’adolescent est une affection fréquente, souvent bénigne mais à ne pas négliger. Elle se manifeste par une dilatation des veines scrotales, pouvant entraîner une gêne, une asymétrie testiculaire et, dans certains cas, des risques pour la fertilité.
Le diagnostic repose sur l’examen clinique et l’échographie. Si une simple surveillance suffit pour les formes légères, les médecins proposent un traitement chirurgical dans les cas plus sévères.
Les médecins préservent la santé reproductive et le bien-être psychologique des adolescents grâce à une prise en charge précoce et adaptée, associée à un suivi régulier.

