La Varicocelectomie : Comprendre, Indications, Procédure et Suites
La varicocelectomie est une intervention chirurgicale destinée à traiter le varicocèle, une dilatation anormale des veines du cordon spermatique, qui draine le sang des testicules. Cette affection est relativement fréquente chez les hommes, en particulier les jeunes adultes, et peut avoir des répercussions significatives sur la fertilité et le confort physique. Cet article explore les tenants et aboutissants de la varicocelectomie : indications, techniques, résultats, risques et récupération.
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1. Qu’est-ce qu’un varicocèle ?
Un varicocèle est une varice localisée au niveau du scrotum, provoquée par une défaillance des valves veineuses qui empêche le sang de circuler correctement. Il se forme alors une stase veineuse, entraînant une dilatation visible et parfois douloureuse des veines testiculaires, souvent du côté gauche en raison de particularités anatomiques.
Prévalence et symptômes
- On estime que le varicocèle touche environ 15 % des hommes, et jusqu’à 40 % de ceux souffrant d’infertilité primaire.
- Dans la majorité des cas, il est asymptomatique.
- Quand il est symptomatique, il peut entraîner :
- Une sensation de lourdeur ou de gêne dans le scrotum
- Une douleur sourde augmentée en fin de journée ou après un effort physique
- Une atrophie testiculaire
- Une baisse de la qualité du sperme (oligospermie, asthénospermie, tératospermie)
2. Indications de la varicocelectomie
Tous les varicocèles ne nécessitent pas une intervention. La décision repose sur plusieurs critères :
- Infertilité masculine documentée, avec un spermogramme anormal et la présence d’un varicocèle cliniquement détectable.
- Douleur scrotale chronique attribuée au varicocèle.
- Arrêt ou ralentissement du développement testiculaire chez les adolescents.
- Préservation de la fertilité future dans certains cas (discussion au cas par cas).
Chez les hommes sans douleur ni désir de procréation à court terme, une surveillance simple est souvent suffisante.
3. Techniques chirurgicales de la varicocelectomie
La varicocelectomie vise à ligaturer les veines anormales tout en préservant les artères, les canaux lymphatiques et le canal déférent. Il existe plusieurs approches :
a) Varicocelectomie ouverte (technique de Marmar ou Ivanissevitch)
- Marmar (subinguinale, microscopique) : méthode de référence aujourd’hui. Utilise un microscope chirurgical pour identifier précisément les structures. Faible taux de récidive et de complications.
- Ivanissevitch (inguinale) : plus ancienne, sans assistance microscopique, avec un taux de complications plus élevé.
b) Coelioscopie (laparoscopie)
- Technique minimalement invasive consistant à accéder aux veines par l’abdomen.
- Utile en cas de varicocèle bilatéral.
- Avantages : récupération rapide, visibilité anatomique claire.
- Inconvénients : nécessite anesthésie générale, matériel spécialisé.
c) Embolisation radiologique (traitement endovasculaire)
- Réalisée par un radiologue interventionnel : introduction d’un cathéter par la veine fémorale ou jugulaire, puis embolisation des veines testiculaires avec des coils ou un produit sclérosant.
- Pas de cicatrice, anesthésie locale.
- Moins invasive, mais taux de récidive parfois plus élevé.
4. Déroulement de l’intervention
Avant l’opération
- Examen clinique, échographie testiculaire avec Doppler, spermogramme.
- Bilan préopératoire standard (prise de sang, anesthésie).
- Le patient est informé des risques, alternatives et résultats attendus.
Pendant l’intervention
- Réalisée sous anesthésie locale, rachianesthésie ou générale, selon la méthode.
- Durée : entre 30 minutes et 1h30.
- Ligature sélective des veines malades.
Après l’intervention
- Surveillance en salle de réveil, sortie généralement le jour même ou le lendemain.
- Port d’un suspensoir ou sous-vêtements de maintien conseillé.
- Reprise des activités physiques : 1 à 2 semaines.
- Activité sexuelle : souvent reprise après 7 à 10 jours.
5. Résultats attendus
Sur la fertilité
- Amélioration des paramètres spermatiques dans 60 à 70 % des cas après 3 à 6 mois.
- Taux de grossesse spontanée : environ 30 à 40 % dans l’année suivant l’opération.
- La réponse varie selon la sévérité initiale, l’âge et la durée de l’infertilité.
Sur les douleurs
- Soulagement de la douleur dans 80 à 90 % des cas.
6. Risques et complications
Comme toute intervention, la varicocelectomie comporte certains risques, même s’ils sont rares :
- Hydrocèle (accumulation de liquide autour du testicule) due à une atteinte des vaisseaux lymphatiques
- Récidive du varicocèle (5 à 15 % selon la technique)
- Atrophie testiculaire (exceptionnelle)
- Infection ou saignement postopératoire
- Douleur persistante
Le choix de la technique influence fortement ces risques. La microchirurgie subinguinale offre les meilleurs résultats en termes de complications et de récidives.
7. Perspectives et alternatives
Dans certains cas, la varicocelectomie n’est pas nécessaire, notamment si les troubles du sperme sont modérés ou si une assistance médicale à la procréation (AMP) est envisagée directement (FIV, ICSI). La discussion doit être personnalisée entre le patient, l’urologue et parfois le biologiste de la reproduction.
L’évolution des techniques, en particulier l’embolisation, offre une alternative de plus en plus utilisée chez les patients réticents à la chirurgie classique.
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Conclusion
La varicocelectomie est une intervention efficace pour améliorer la fertilité masculine ou soulager des douleurs liées à un varicocèle. Bien qu’elle ne soit pas systématiquement indiquée, elle constitue un traitement bien codifié avec un taux de succès notable, surtout dans le cadre d’un parcours de fertilité. Le choix de la technique et le moment de l’intervention doivent être adaptés à chaque patient, en fonction de ses attentes, de son âge et de l’état de son système reproducteur.