Sport et varicocèle : pratiquer une activité physique avec cette pathologie, est-ce conseillé ?
La varicocèle est une affection fréquente touchant entre 10 % et 20 % des hommes, et jusqu’à 40 % chez ceux souffrant d’infertilité. Elle correspond à une dilatation anormale des veines du cordon spermatique, généralement au niveau du testicule gauche. Si elle est souvent asymptomatique, elle peut provoquer douleurs, sensation de lourdeur et, dans certains cas, une altération de la fertilité masculine. Une question revient fréquemment chez les patients atteints de cette pathologie : « Puis-je continuer à faire du sport avec une varicocèle ? » ou encore « Quels types de sport sont recommandés ou déconseillés ? ». Cet article propose une exploration complète des rapports entre activité physique et varicocèle.
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Comprendre la varicocèle
La varicocèle est causée par un dysfonctionnement des valvules veineuses responsables du bon retour sanguin depuis les testicules vers le cœur. Lorsque ces valvules ne fonctionnent plus correctement, le sang stagne, provoquant une dilatation des veines testiculaires (plexus pampiniforme). Ce phénomène est comparable à une varice dans les jambes.
Les symptômes varient : certains hommes ne ressentent rien, tandis que d’autres souffrent de douleurs sourdes, de gêne pendant l’effort ou après une journée debout, voire de diminution de la taille du testicule affecté.
Le rôle du sport : entre bienfaits et précautions
Activité physique modérée : un atout pour la santé veineuse
Dans la majorité des cas, l’activité physique est bénéfique pour les hommes atteints de varicocèle. Elle permet :
- D’améliorer le retour veineux.
- De maintenir un bon tonus musculaire abdominal et pelvien.
- De prévenir la constipation, un facteur aggravant de la varicocèle.
- De favoriser une bonne circulation sanguine globale.
- De réduire la surcharge pondérale, un facteur de risque.
Cependant, tous les sports ne se valent pas. Certains efforts physiques, notamment ceux qui augmentent la pression abdominale, peuvent aggraver les symptômes ou accélérer la progression de la varicocèle. Il s’agit donc de choisir ses activités avec discernement.
Sports recommandés en cas de varicocèle
Les sports qui favorisent la circulation sanguine sans provoquer de surpression intra-abdominale sont les plus adaptés. Voici les activités les plus conseillées :
1. La marche rapide
Simple, accessible et sans impact violent, elle stimule la circulation veineuse des jambes et du bassin.
2. La natation
C’est l’un des sports les plus bénéfiques : l’eau exerce une pression douce sur le corps, facilitant le retour veineux. De plus, elle évite les chocs et la surchauffe au niveau scrotal.
3. Le vélo d’appartement (modéré)
En l’absence de gêne scrotale, le vélo doux peut être pratiqué, mais avec une selle ergonomique et des pauses régulières.
4. Le yoga et les étirements
Ces pratiques douces favorisent la relaxation musculaire, la respiration abdominale et la circulation sans créer de pression excessive.
5. Le Pilates
Utile pour renforcer les muscles profonds du tronc et du plancher pelvien, il aide à stabiliser la posture sans traumatisme.
Sports à pratiquer avec prudence
Certains sports peuvent être pratiqués, mais nécessitent une attention particulière :
1. Course à pied
Les chocs répétés peuvent entraîner une gêne testiculaire. Une bonne tenue de soutien (suspensoir) est indispensable. Mieux vaut opter pour des surfaces souples (piste ou tapis de course).
2. Cyclisme
La pression de la selle sur le périnée peut accentuer la congestion veineuse. Si le cyclisme est une passion, il est préférable de choisir une selle adaptée, de limiter les longues distances et de faire des pauses régulières.
3. Musculation légère
Soulever des charges modérées est toléré si on évite de bloquer la respiration (manœuvre de Valsalva) et qu’on adopte une bonne posture. Le gainage et les exercices au poids du corps sont préférables aux charges lourdes.
Sports déconseillés ou à éviter en cas de varicocèle sévère
Certains sports augmentent fortement la pression abdominale et pelvienne ou provoquent des microtraumatismes. Ils sont à éviter ou à pratiquer uniquement avec l’avis d’un médecin :
1. Haltérophilie et musculation intense
Les efforts de poussée maximale créent une forte pression intra-abdominale, défavorable au retour veineux et pouvant accentuer la varicocèle.
2. Sports de combat
Boxe, judo, MMA, etc. génèrent des chocs directs sur la région pelvienne et augmentent les risques de douleurs et d’inflammation.
3. Tennis, squash, football intensif
Ces sports sollicitent beaucoup la sangle abdominale et provoquent des changements rapides de direction, pouvant aggraver les symptômes chez certains patients sensibles.
Le rôle du port de soutien (suspensoir scrotal)
Pour les hommes qui pratiquent un sport même modérément intense, le port d’un suspensoir scrotal ou d’un sous-vêtement de maintien peut être très utile. Il aide à :
- Limiter les mouvements des testicules pendant l’effort.
- Réduire la sensation de traction ou de douleur.
- Améliorer le confort global pendant et après l’activité.
Signes à surveiller pendant le sport
Même si le sport est globalement bénéfique, certains signes doivent alerter et conduire à adapter la pratique :
- Douleurs testiculaires persistantes après l’effort.
- Sensation de pesanteur ou de chaleur au niveau du scrotum.
- Apparition d’une gêne lors de l’éjaculation.
- Fatigue inhabituelle ou inconfort prolongé dans la zone pelvienne.
En cas de chirurgie ou d’embolisation : reprise du sport
Pour les patients ayant subi une chirurgie de la varicocèle (varicocelectomie) ou une embolisation, une période de repos est nécessaire. Généralement :
- Repos sportif de 2 à 4 semaines après chirurgie.
- Reprise progressive avec des activités douces.
- Éviter les sports intenses ou de contact pendant 6 à 8 semaines, selon les recommandations du médecin.
Conseils pratiques pour concilier sport et varicocèle
- Hydratez-vous suffisamment.
- Évitez de faire du sport après un repas copieux.
- Écoutez votre corps : la douleur est un signal d’alerte.
- Portez des vêtements adaptés : évitez les pantalons trop serrés.
- Alternez effort et récupération.
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Conclusion: Sport et Varicocèle
Le sport et la varicocèle ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Une activité physique bien choisie peut même soulager les symptômes, améliorer la circulation sanguine, réduire l’inflammation et prévenir certaines complications. Toutefois, il est essentiel d’éviter les efforts trop intenses ou les pratiques qui sollicitent trop la région abdominale et pelvienne. En cas de doute ou de gêne persistante, un avis médical est toujours recommandé pour adapter l’activité sportive au cas particulier.